L’entraînement au sommeil désigne un ensemble de méthodes qui cherchent à éteindre les signaux émis par le bébé lors de l’endormissement ou des réveils nocturnes. Ces techniques ont pour objectif de conditionner l’enfant à s’endormir seul, sans intervention des parents, en limitant ou supprimant les interactions pendant la nuit.
Les approches les plus courantes incluent :
Bien que présentées comme des solutions rapides aux problèmes de sommeil, ces méthodes ne sont pas sans risque pour le bien-être émotionnel du bébé.
Les méthodes de conditionnement au sommeil ont des racines historiques qui remontent au début du 20e siècle, lorsque des influences médicales et culturelles ont commencé à dicter les comportements parentaux.
Au début des années 1900, le pédiatre américain Emmett Holt prônait déjà l’idée que laisser pleurer les bébés était bénéfique pour leur santé, une croyance depuis réfutée. Par la suite, la psychologie comportementaliste des années 1950-1960 a largement influencé l’introduction des techniques de conditionnement basées sur le renforcement et l’extinction des comportements.
Dans certaines sociétés modernes, le sommeil fragmenté du bébé, pourtant normal et naturel, a été perçu comme un "problème" à corriger. L’évolution des modes de vie, l’urbanisation et la révolution industrielle ont contribué à promouvoir l’idée d’un sommeil continu et ininterrompu, au détriment de la biologie naturelle du bébé.
Des études ont montré que les méthodes d’entraînement au sommeil peuvent avoir des conséquences importantes sur la santé émotionnelle et physique des enfants. Laisser un bébé pleurer sans réponse entraîne une production excessive de cortisol, l’hormone du stress, qui peut nuire à son développement cérébral.
Une étude menée par Middlemiss et al. en 2012 a mesuré les niveaux de cortisol chez les bébés soumis à des méthodes d’extinction graduelle. Si les pleurs cessent généralement après quelques jours, les niveaux de cortisol restent élevés, indiquant que l'enfant est toujours en détresse, même s'il ne pleure plus. Cette situation peut affecter à long terme l’attachement sécurisant et la gestion des émotions.
Le Dr. James McKenna, expert du sommeil mère-bébé, explique que ces méthodes vont à l’encontre des besoins biologiques du nourrisson, qui requiert la proximité et le réconfort de ses parents la nuit pour un développement sain. Lorsque ces besoins ne sont pas satisfaits, cela peut entraîner une altération du lien d'attachement entre l’enfant et ses parents, compromettant sa capacité future à gérer le stress.
Le stress prolongé induit par l’entraînement au sommeil peut avoir des conséquences durables sur le cerveau en développement du bébé. Une étude longitudinale menée en 2012 par Luby et al. a montré que le manque de soutien parental dans la petite enfance était associé à une atrophie de l’hippocampe, une région du cerveau essentielle à la mémoire et à la gestion du stress.
De plus, des niveaux élevés de cortisol sur une période prolongée peuvent également altérer le circuit amygdalo-hippocampique, affectant la capacité à gérer les émotions et à développer l’empathie, comme le montrent des recherches récentes (Naeem et al., 2022).
Les partisans de l’entraînement au sommeil avancent souvent des arguments sur les bénéfices pour les parents, notamment une diminution du stress et une amélioration du bien-être. Cependant, une étude australienne récente (Blunden et al., 2022) a montré que les méthodes d’extinction ne conduisaient pas à une amélioration significative de l’état émotionnel des mères. En revanche, une approche réactive et bienveillante au sommeil de l’enfant est associée à une réduction notable du stress et à une meilleure santé mentale des parents.
Par ailleurs, une étude canadienne (Hall WA et al., 2015) a démontré que l’entraînement au sommeil n’entraîne pas de réduction significative des réveils nocturnes des bébés, contrairement à ce qui est souvent annoncé.
Contrairement aux méthodes de conditionnement, une approche respectueuse et proximale du sommeil de l’enfant consiste à répondre de manière réactive et empathique à ses besoins nocturnes. Le sommeil des bébés est naturellement fragmenté, et les réveils fréquents sont normaux. Offrir un soutien réactif et bienveillant permet de favoriser un attachement sécurisant et de respecter le rythme de développement de l’enfant.
En tant que coach périnatal, j’accompagne les parents à travers une approche bienveillante et respectueuse des besoins physiologiques de leur enfant. Mon objectif est de vous offrir des conseils personnalisés et de vous aider à mieux comprendre le sommeil de votre bébé, sans recours aux méthodes d’entraînement au sommeil. Ensemble, nous travaillons pour créer un environnement rassurant, où votre enfant peut s’endormir en toute sérénité, tout en respectant son rythme naturel et ses besoins émotionnels.
👋 Je suis Muriel Curiel, professionnelle de la petite enfance et experte en périnatalité.
Installée à Orléans dans mon propre cabinet, je suis là pour répondre à vos questions, pour vous guider et pour vous soutenir dans toutes les étapes de votre aventure de parentalité.
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